• Le chant des oiseaux

     

    Il était une fois, un matin de printemps, un petit lutin qui venait de naître dans une belle fleur bleue. C'était dans la grande forêt des origines. Il se sentait un peu seul et désemparé dans ce nouveau monde. Un joli papillon jaune passait par là et se posa sur la fleur du lutin. 

    -Bienvenue dans notre forêt, petit Lutin! 

     -Oh merci, que vous êtes beau! s'écria le lutin. 

    Et le papillon ouvrit doucement ses ailes pour le réconforter et en signe de leur nouvelle amitié. Ils étaient heureux dans la belle forêt. Ils aimaient particulièrement le chant des oiseaux qui donnent depuis toujours dans leurs mélodies beaucoup d'amour sans rien attendre. Le lutin sur le dos du papillon parcourait ces beaux espaces ou les arbres, gardiens de la Nature, leur souriaient. Mais un matin, les chants des oiseaux avaient disparus. 

    -Que se passe t-il? dit le lutin 

    -Je ne sais pas, c'est si triste! répondit le papillon. 

    Il continua:  

     -Cela est inquiétant, Le Roi de la forêt doit savoir ce qui se passe! 

    -Le Roi? s'interrogea le lutin. 

    Le papillon avait entendu parler du Roi des arbres, un vieux chêne. Les deux amis partirent donc à la recherche du Roi. Sur le dos du papillon le lutin demandait le chemin aux animaux rencontrés. 

    Le renard et les autres animaux répondirent: 

    -Pourquoi cherchez-vous le Roi de la forêt? 

    -On veut rencontrer Sa Majesté pour lui demander comment retrouver le chant des oiseaux qui sont si tristes comme nous et se cachent dans les arbres! 

    -C'est par là. Bonne chance à vous, petit papillon et petit lutin! Que les fées de la forêt vous protègent! Je vous en prie, retrouvez nous les chants des oiseaux! 

    Le soir arriva, ils commençaient à désespérer. Fatigués et déçus, ils allaient presque perdre espoir quand soudain une petite souris passait par là. Vous savez les enfants, c'est la petite souris qui apporte une pièce lorsqu'une dent tombe...  

    -Petite souris, nous avons cherché sans succès toute la journée le Roi de la forêt! S'il te plaît, peux-tu nous aider? 

    -Vous êtes arrivés, voyageurs. Toute la forêt sait que vous cherchez le Roi pour lui demander comment libérer le chant des oiseaux qui nous manque tant à tous. Voilà c'est ici juste devant vous... 

    -Merci! Et du fond du cœur cela venait...

    Enfin devant eux, majestueux, un grand chêne se dressait. IL inspirait tant de respect et d'admiration. Soudain ils virent venir une petite fée à leur rencontre. 

    -Bonsoir cher Lutin et cher Papillon! Je sais pourquoi vous êtes venus. Je vous présenterai au Roi demain matin car Sa majesté dort... Puis elle reprit: 

    -Reposez vous bien sur cette fleur et dormez sans souci: la nuit porte conseil... 

    Une belle nuit étoilée passa. Le lendemain matin, bien reposés, la fée les présenta au Roi: 

    -Bienvenue au Lutin et au Papillon qui cherchent à retrouver les chants perdus de nos chers oiseaux. Si tristes en ce moment qu'ils se cachent dans les branches de nos arbres. Je vous en suis si reconnaissant, d'autant plus que seul un Lutin peut libérer le chant des oiseaux 

    -Le chant des oiseaux est emprisonné? demanda le lutin 

    -Oui, répondit l'Arbre Roi. Par la sorcière de la forêt qui a emprisonné le chant des oiseaux dans un bocal de verre caché dans sa maison non loin d'ici. Je connais la formule magique qui te permettra d'ouvrir ce bocal. Et le Roi prononça les paroles au Lutin: 

    -Bocal, Bocal, gentil Bocal, ouvre toi avec douceur et joie pour libérer le chant des oiseaux! 

    Le lutin ouvrait bien grand ses oreilles. Puis le Roi conclut: 

    -Je vous laisse maintenant à ma chère amie de toujours la bonne fée qui vous donnera les derniers conseils pour votre voyage chez la sorcière. 

    La fée prit la parole: 

    -Mes chers amis, voici quelques recommandations: Attendez que la sorcière soit sortie de sa maison et une fois rentrés, commencez par cacher son balai qui lui est si utile pour ses sorts. Je ne pourrais vous aider car je ne peux pas rentrer dans cette maison, aussi ne perdez pas votre temps et cherchez bien le bocal! 

    Puis après quelques instants de silence, elle poursuivit: 

    -Devant une porte fermée, dites simplement: Porte, ouvre toi comme une fleur! 

    Il était temps de partir à la maison de la sorcière, et le lutin sur le dos du papillon se mit en route. Ils arrivèrent devant la maison mais ils virent la sorcière à l'intérieur par la fenêtre. Ils attendaient mais la sorcière ne sortait pas. Ils commençaient même à perdre espoir quand les arbres vinrent à leur aide: 

    -Sorcière, sorcière s'il te plaît, rends nous le chant des oiseaux! 

    La sorcière sortit enfin de la maison pour répondre aux arbres. 

    -Non, il en n'est pas question! Je ne les supporte pas! Ils me font souffrir. 

    -Mais la fée peux te guérir, tu le sais bien, elle te l'a proposé. 

    -Non, non, Je ne veux pas de son aide! 

    Pendant ce temps le lutin et le papillon étaient entrés dans la maison. Ils commencèrent par cacher le balai qui se trouvait dans la pièce principale mais n'y trouvèrent pas le bocal. Devant eux se trouvait deux portes, les deux seules. Devant la première fermée, le lutin dit les mots magiques et ils entrèrent dans la première pièce. Devant eux un spectacle terrifiant: des restes de crapauds, d'araignées, de serpents qui dormaient dans de vieux bocaux sales... Une odeur affreuse régnait dans cette sombre pièce. Ils cherchaient, cherchaient mais pas de bocal de verre! Il fallait faire vite, la sorcière revenait dans la maison. Devant la deuxième et dernière porte fermée elle aussi et après avoir prononcé une nouvelle fois les paroles de la fée, ils entrèrent.  

    -Quelqu’un est rentré chez moi, hurla la sorcière. Vite mon balai! 

    Elle se mit à le chercher, ce qui laissa un peu de temps à nos amis qui cherchaient le bocal au milieu d'une bibliothèque remplie de vieux grimoires de sorcelleries et magies en tout genre. Enfin, après un temps qu'il leur paru interminable, le fameux bocal était là devant eux caché derrière un livre. La sorcière venait de retrouver son balai, folle de rage!

    Le papillon s'inquiétait: 

    -Vite, vite, elle arrive! 

    -Ah, vous êtes là! hurla la sorcière en colère. Elle se précipita en levant son balai mais... 

    -Bocal, Bocal, gentil Bocal, ouvre toi avec douceur et joie pour libérer le chant des oiseaux! 

    Ouf, juste à temps! Le bocal s'ouvrit et tous les chants sortirent. La sorcière poussa un grand cri d'effroi et s'enfuit de la maison en laissant tomber son balai, tant elle souffrait au son des oiseaux. On n'entendit plus jamais parler d'elle, même si on dit que la bonne fée serait toujours prête à l'aider. Quand le lutin et le papillon sortirent de la maison, tous les habitants de la forêt criaient leur joie avec les oiseaux. C'était magnifique: même les fleurs dansaient sous les arbres. Et tous autour du Roi, le soir venu, fêtèrent dignement ce jour. Tous remercièrent avec beaucoup de chaleur et de reconnaissance Le lutin et le papillon qui continuaient pendant de longues années à se balader ensemble et les oiseaux leurs amis pour toujours, réchauffaient tous les jours leur cœur avec leurs chants. 

      

    Sources:

    -Le lutin du vent, Gründ, Prague, 1987

    -Les arbres savent, Jeong Ha Seop, 2007 Borim Press, Corée, traduit par Sungyup Lee dans les Belles Histoires...


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